Témoignage de Richard Bennett, conversion d’un prêtre catholique
Avez-vous déjà entendu le témoignage de Richard Bennett ? Richard était prêtre catholique pendant 22 ans. Né en Irlande, il étudia à Rome et fut prêtre à Trinidad. Dans son témoignage, il raconte son parcours de foi, sa recherche de la Vérité et sa découverte de l’Évangile. Richard Bennett est décédé il y a quelques années à l’âge de 81 ans. Il avait passé la deuxième moitié de sa vie à servir Dieu, dans le ministère ‘Berean Beacon’ qu’il avait fondé et comme auteur de plusieurs livres. Il y a 9 ans il racontait son témoignage dans une église, l’enregistrement est disponible sur Youtube. Un témoignage fascinant et enrichissant, un témoignage en anglais, mais que je vous résume aujourd’hui en français. Si vous comprenez l’anglais, la vidéo est plus haut.
Richard Bennett est né dans une famille catholique à Dublin, en République d’Irlande. Sa famille était dévouée dans leur foi catholique. Son premier souvenir est de réciter le chapelet avec sa famille. Tous ensemble ils priaient Marie tous les soirs, sans faute.
Il fréquenta une école Jésuite, l’école primaire et secondaire et fut donc familiarisé très tôt avec la théologie catholique. Jeune garçon, Richard rêvait de devenir dentiste, de se marier et de fonder une famille. En 1943, il était adolescent quand ses plans changèrent. Le pape Pie XII – qui était le pape catholique à l’époque – publia sa lettre annuelle aux catholiques pour la Saint-Pierre et la Saint-Paul. Dans cette lettre il écrit (traduit du latin) « C’est un mystère profond, et un sujet de méditation inépuisable, que le salut de beaucoup dépend des prières et des pénitences volontaires que les membres du Corps Mystique de Jésus-Christ offrent pour cette intention. » Richard non seulement lut la lettre, l’étudia mais en mémorisa aussi des parties. Il mémorisa cette citation : « le salut de beaucoup dépend des prières et des pénitences » du peuple catholique. Cette citation marqua son esprit et il décida qu’il devait sacrifier sa vie pour le salut des autres. Il renonça à se marier et à faire carrière et s’inscrit comme prêtre.
Il quitta sa famille et ses amis en 1956 pour rejoindre l’Ordre Dominicain. Il avait 18 ans. Lui et les autres étudiants passèrent huit ans à étudier les traditions de l’Église, la philosophie grecque, la théologie de Thomas d’Aquin, la Mariologie et très peu de la Bible. Dans la dernière partie de ses études, ils étudièrent plus en profondeur les conciles ecclésiastiques, les sacrements ainsi que les théologiens allemands. Ces théologiens allemands avaient beaucoup écrit pour réfuter l’authenticité des Écritures (Quiconque connaît un peu la théologie Chrétienne saura que beaucoup de théologiens allemands modernes influencèrent la montée de la théologie dit « libérale », qui remet en question l’authenticité des Écritures Saintes et cherchent à adapter leur théologie au tendances et philosophies du moment). Ces prêtres en formation apprirent à mettre en doute la véracité de la Bible. Une fois devenu prêtre Richard n’avait presque pas étudié la Bible et après toutes ces années d’études, il en avait encore moins l’envie. Il raisonnait en lui-même que : « nous avons l’église mère et un pape infaillible, à quoi bon lire la Bible ».
Richard étudia également plus tard l’apparition de Marie à Fatima. Marie serait censée avoir dit à Fatima que beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’il n’y a personne pour faire pénitence pour elles. C’était pour lui un rappel de sa vocation à être prêtre, de ce qu’avait dit le Pape Pie XII. Alors il décida de faire plus de pénitence. Vivre dans un monastère était difficile et les conditions de vie rigoureuses, mais il décida de rendre sa vie plus inconfortable. Le matin en Irlande, il fait froid, mais Richard se réveillait aux aurores et prenait des douches froides, il restait sous l’eau jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le supporter. Il mettait aussi des cailloux dans ses chaussures pour qu’il se fasse mal quand il marchait. Il utilisa également un fouet pour se flageller, comme les saints dont il avait lu les tourments.
Richard finit ses études et il réussit avec brio, il était l’un des meilleurs et il fût donc envoyé à Rome, à l’Université Angelicum. Elle était considérée comme l’une des meilleures universités catholiques du monde. Il devait y passer 9 mois pour étudier 2 maîtrises en théologie. C’était en 1964, il avait 26 ans. Il venait d’être ordonné prêtre et il rêvait de la « Ville Sainte » depuis des années. En arrivant à Rome, il fût choqué de voir les prostituées dans les rues près de l’école, mais ce qu’il découvrit dans l’université était pire. Il avait finalement la chance d’étudier avec la crème de la crème, avec les hommes qui feraient la prochaine génération de prêtres et de dirigeants de l’Église catholique. Alors ce fut donc pour lui un désarroi de découvrir que sur les 300 étudiants, seuls 3 essayaient d’être de bons prêtres comme lui. Les autres ne s’intéressaient qu’à la position et au pouvoir qu’ils acquerraient grâce à leurs diplômes. Richard étudiait et vivait avec ces hommes et voyait à quel point ils étaient immoraux. Il dut cesser de fréquenter certains d’entre eux. Il en était tellement affligé qu’il en tomba physiquement malade et dut se reposer pendant quelques semaines. Quand il retourna à l’université, il décida qu’il ne pouvait pas continuer à étudier à Rome. Ses professeurs essayèrent de le convaincre de rester et de terminer ses études. Un professeur, pensant qu’il avait des problèmes pour rédiger sa thèse, proposa à Richard une vieille thèse et lui offrit de la réécrire. Richard refusa de participer au plagiat et retourna en Irlande.
Quand il fut revenu en Irlande, son supérieur était très en colère contre lui. On lui dit qu’il devait se rendre à Trinidad, aux Antilles. C’était sa nouvelle mission, être prêtre à Trinidad.
La vie à Trinidad était très dure : la chaleur, les moustiques tropicaux, les serpents venimeux… C’était un mode de vie dur et étrange pour le prêtre irlandais de Dublin. Il persévéra et y fit son travail de prêtre. Il s’en sortait bien et réussissait à faire venir beaucoup de monde à la messe. Il passait ses samedis à écouter les confessions de ses paroissiens. Richard dit que c’était pour lui une expérience horrible. Il devait s’asseoir et écouter des choses immorales toute la journée. Au fil des années, il se rendait compte que les gens revenaient avec les mêmes péchés. Les gens se confessaient, revenaient la semaine suivante avec les mêmes péchés, et le cycle ne s’arrêtait pas. Il n’y avait aucun changement, aucun pouvoir d’être libéré du péché. Mais d’un point de vue catholique, Richard était un bon prêtre, ses paroissiens l’appréciaient et beaucoup de gens fréquentaient son église.
Il était prêtre depuis 9 ans quand sa vie changea complètement. Il eut un accident alors qu’il se rendait dans une maison pour une visite. Il se fendit l’arrière de la tête et se blessa à la colonne vertébrale. Le neurochirurgien lui dit qu’il lui faudrait au moins 2 ans pour revenir à la normale. Il passa quelques mois en chambre d’hôpital. Là, il commença à se demander où il irait s’il mourrait. Il savait qu’il était pécheur, il savait qu’il faisait les sacrements mais il savait aussi qu’il n’était pas complètement droit devant Dieu. Alors il eut peur et se tourna vers la Bible pour trouver du réconfort. Bien qu’il fut prêtre depuis des années, il ne connaissait pas bien la Bible. Alors quand il commença à lire les lettres de l’apôtre Paul, il resta bloqué sur les chapitres 1 et 2 de la lettre aux Éphésiens. Il lisait ces chapitres parfois 20 fois par jour. Il fut étonné de lire encore et encore que le salut est en Christ. Dans les deux premiers chapitres d’Éphésiens seulement il trouva 42 fois qu’il était dit que le salut était « en Christ ». Il trouva les mêmes enseignements dans les lettres de Jean. « Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » (1 Jean 5:12). Et puis encore dans les lettres de Pierre « Vous vous réjouissez d’une joie indescriptible et glorieuse parce que vous obtenez le salut de votre âme pour prix de votre foi. » (1 Pierre 1:8-9). Et encore dans Philippiens : « …non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi. » (Philipiens 3:9).
Richard était troublé, il aimait lire la Bible mais sa foi catholique était ébranlée. Quelques mois plus tard, il lut dans les Actes : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Actes 16 :31). L’objet de la foi est le Seigneur Jésus-Christ. Mais dans l’Église catholique, l’on croit en l’Église. « C’est l’église qui croit d’abord et donc porte et nourrit notre foi. » est ce qui est enseigné. « Nul ne peut avoir Dieu pour Père s’il n’a pas l’Église pour Mère. » Il connaissait les citations par cœur et savait que cela ne correspondait pas à ce qu’il découvrait dans la Bible. Ce qu’il découvrait dans la Bible était si inquiétant pour lui qu’il commença à boire pour pouvoir s’endormir. Pendant la journée, il essayait de parler de ses questions à d’autres prêtres, mais ils se moquaient de lui pour cela.
Il commença à demander à Dieu d’être sauvé. Chez lui, assis sur sa chaise, il disait à Dieu de le sauver, de pardonner ses péchés, et de l’accepter en Christ. Il le fit plusieurs fois et rien ne semblait se passer. Alors une nuit il cria à Dieu à genoux et Lui demanda de lui montrer comment être pardonné de ses péchés. Tout ce cheminement avait commencé en 1972 au moment de l’accident. Maintenant c’était 1984 et Richard cherchait toujours et était toujours perdu. Après avoir fait cette prière désespérée, le Seigneur lui rappela un verset, c’était d’Éphésiens 2 : « Quant à toi, tu es mort dans tes transgressions et dans tes péchés (…) Dieu, qui est riche en miséricorde (…) nous a fait revivre avec Christ. » (2:1,4,5). Alors il pria de nouveau à genoux : « Seigneur, montre-moi que je suis spirituellement mort ». Et Dieu le lui montra. Richard pensait qu’il était un bon prêtre, il se comparait aux autres prêtres et se considérait comme un homme bon. Lorsqu’il se rendit compte de sa fierté, et qu’il réalisa la sévérité de ses péchés contre Dieu, il demanda pardon à Dieu et demanda de nouveau d’être pardonné de ses péchés. Et l’Esprit de Dieu vint sur lui et il sut qu’il avait été pardonné. Il remercia le Seigneur pour le don gratuit du salut, pour le pardon des péchés, pour la vie éternelle. Sa dépendance à l’alcool disparut aussitôt. Le dimanche suivant il dit aux gens de ne plus venir à lui pour se confesser, mais d’aller directement à Dieu, comme il est dit dans 1 Jean 1:9. Il essaya d’expliquer à ses paroissiens ce qui lui était arrivé, mais ça ne se passa pas bien. Il fut appelé à la maison de l’archevêque et on lui dit qu’il devait quitter la paroisse. Il vit qu’il ne pouvait pas continuer dans l’église catholique alors il demanda de l’aide à Dieu pour quitter Trinidad. Il arriva aux États-Unis avec 2 sacs et quelques sous, mais Dieu pourvut à tout et traça son chemin.
Entre le jour où il quitta Trinidad et l’enregistrement de son témoignage, s’écoulèrent 27 ans. Richard Bennett fut utilisé par Dieu pour atteindre les catholiques du monde entier avec l’Évangile du Christ. Il fonda l’organisation ‘Berean Beacon’ et publia plusieurs livres, ce qui lui valut d’être reconnu dans le milieu évangélique. Certains de ces livres ont été traduits en français. « Leurs chemins ne conduisent plus à Rome » sont deux volumes de recueils de témoignages. Le premier livre est une série de témoignages d’anciens prêtres catholiques et de leurs cheminement pour trouver la Vérité et le second est une série de témoignages d’anciennes religieuses. Si ces livres vous intéressent, voici les liens des livres en format PDF pour le volume 1 et le volume 2.
En 1988, Richard et sa femme (il se maria) partirent pour l’Asie pour devenir missionnaires. Ce fut une année fructueuse dans le Seigneur, comme il ne l’aurait jamais cru possible. Il fut étonné de voir à quel point il était facile pour la grâce du Seigneur d’être efficace lorsque seule la Bible est utilisée pour présenter Jésus-Christ. Cela contrastait avec les traditions lourdes et compliquées de l’église Catholique qui avaient tellement assombri ses 21 ans de vie missionnaire à Trinidad. 21 ans sans le vrai message, Richard Bennett passa le reste de sa vie à partager le véritable Évangile du Christ.
Il trouva pendant ses années d’évangélisation qu’il est difficile aux catholiques de changer leurs modes de pensées, axés sur «mériter», «gagner», «être assez bon», il leur est difficile de simplement accepter avec les mains vides le don gratuit de Dieu. Refuser d’accepter ce que Dieu ordonne est le même péché que celui des juifs religieux du temps de Paul : « Car, ignorant la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu » (Romains 10:3).
Sources :
gatewayrpc. (2014, 8 février). Richard Bennett’s Testimony [Vidéo]. YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=wr7RQ7sITV8
Richard Bennett – From Tradition To Truth – A Priest’s Story – Berean Beacon. (s. d.). Berean Beacon – “Stand fast therefore in the liberty wherewith Christ hath made us free, and be not entangled again with the yoke of bondage”. Galatians 5:1. https://bereanbeacon.org/richard-bennett-from-tradition-to-truth-a-priests-story/
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