Critique du livre “Desiring God” de John Piper ou comment je suis devenue Chrétienne hédoniste.
L’auteur
John Piper est l’un des mes auteurs chrétiens préférés. J’aime beaucoup son amour contagieux pour Dieu et sa passion pour la Bible. Dans ce livre on découvre d’où est-ce que cela lui vient. “Et si je ne désire pas Dieu ?” (“Desiring God” en anglais) est l’un de ses classiques. Si vous ne connaissez pas John Piper, il est le fondateur du site internet DesiringGod.org et le chancelier de Bethlehem College & Seminary (une école biblique américaine). Pendant 33 ans, il a été pasteur de l’église baptiste Bethlehem dans le Minnesota. Il est l’auteur de plus de 50 livres, dont le plus connu est surement “Et si je ne gâchais pas ma vie…” (“Don’t waste your life” en anglais), vendu à plus d’un million d’exemplaires. Le livre que je vais passer en revue aujourd’hui est l’un de ses premiers livres, sa première publication remonte à 1986. J’ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre.
Poursuivre la joie en Dieu
L’argument principal que Piper présente est que nous devrions poursuivre notre joie en Dieu. “Si Dieu est satisfait de celui qui donne avec joie (2 Cor 9:7), alors abandonner la poursuite de cette gaieté vous place sur une voie où Dieu ne prend aucun plaisir.” (p97) Piper dans son livre met en évidence à travers les Écritures un malentendu courant concernant le dessein de Dieu pour nous. Dieu ne veut pas d’un peuple triste et austère, Dieu veut que nous soyons heureux, Il veut que nous recherchions le bonheur, la joie et le plaisir, mais que nous les recherchions en Lui. “Le but de l’hédoniste chrétien est d’être heureux en Dieu – de se réjouir en Dieu, de chérir et de profiter de sa communion et de sa faveur.” (p24)
Il cite le grand philosophe chrétien C.S Lewis qui a critiqué l’idée que les chrétiens ne devraient pas être des créatures heureuses ; “S’il se cache dans la plupart des esprits modernes l’idée que désirer notre propre bien et ardemment espérer en jouir est une mauvaise chose, je soutiens que cette notion s’est glissée depuis Kant et les stoïciens et ne fait pas partie de la foi chrétienne. En effet si l’on considère les promesses sans gêne de récompenses et la nature stupéfiante des récompenses promises dans les évangiles, il semblerait que notre Seigneur trouve nos désirs non pas trop forts, mais trop faibles. Nous sommes des créatures tièdes, s’amusant avec la boisson, le sexe et l’ambition quand une joie infinie nous est offerte. Comme un enfant ignorant qui veut continuer à faire des tartes à la boue dans un bidonville parce qu’il ne peut pas imaginer ce que signifie l’offre de vacances à la mer. Nous sommes bien trop facilement satisfaits.” C.S Lewis.
Pourquoi cela nous paraîtrait-il étrange que Dieu veuille que nous recherchions notre bonheur ? Peut-être parce que nous avons une idée de la vie sacrificielle, de porter sa croix et c’est biblique et vrai, cependant Piper soutient qu’il y a une grande joie à porter notre croix, que la croix de Jésus est incomparablement meilleure que de vivre sans Jésus sous les exigences de ce monde. “La façon de penser à l’abnégation est de ne se priver que d’un moindre bien pour un plus grand bien. […] Jésus veut que nous pensions à l’abnégation d’une manière qui exclut l’apitoiement sur soi.” (p199)
Créé pour sa gloire
Piper nous rappelle pourquoi nous avons été créés ; pour la gloire de Dieu (Esaïe 43:7). Tout, absolument tout ce que nous faisons en tant que chrétiens est pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens 10 :31). Nous partageons avec Dieu un but commun avec Lui ; Sa gloire. “Le but ultime de Dieu est de préserver et d’afficher sa gloire. […] Dans Son Fils se trouve le reflet parfait de cette gloire.”(Jean 17:24-26, Heb 1:1-2)(p32-33).
Créé pour être satisfait et se réjouir en Lui
Nous trouvons en nous-mêmes que nous avons un besoin à satisfaire qui n’est satisfait qu’en Dieu et qui satisfait Dieu. Se réjouir en Dieu, trouver de la joie en Dieu est le thème récurrent du livre, et à juste titre. Piper nous montre à travers les Écritures comment cela est essentiel à notre adoration de Dieu, qui est le but ultime de nos vies et cela pour toute l’éternité. Puisque l’adoration est la vie (Romains 12:1) et puisque Dieu veut que nous prenions plaisir à L’adorer (Psaume 76:4), donc profiter de notre vie d’adoration envers Lui est ce que Dieu veut.
Piper écrit qu’être chrétien, ce n’est pas seulement suivre le Christ et le servir, mais aussi se réjouir en Lui. “Si les gens ne viennent pas à la lumière, c’est parce qu’ils ne l’aiment pas”. Nous lisons dans Jean 3:19: “Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises.” Piper dit : “Pourrait-il y avoir une sainte motivation pour croire en Christ là où il n’y a aucun goût de la beauté de Christ ? Certes, nous pourrions être motivés par le désir d’échapper à l’enfer, ou le désir d’avoir des richesses matérielles, ou le désir de rejoindre un être cher décédé. Mais comment est-ce que ça honore la lumière quand la seule raison pour laquelle nous venons à la lumière est de trouver ces choses que nous aimons dans l’obscurité ? […] La foi est la conviction sincère non seulement que le Christ est fiable, mais aussi qu’il est merveilleux.” (p54-55)
Notre joyeux service à Dieu
Piper nous rappelle que nous ne devrions pas nous sentir coupables d’apprécier ce que nous faisons pour Dieu, de rechercher notre joie dans le service puisque c’est en fait le désir de Dieu pour nous. Notre mission sur terre est de faire des disciples, Piper prend l’exemple de l’Apôtre Paul pour nous montrer qu’il n’a jamais mené à bien sa mission auprès des gentils avec un cœur froid guidé par le devoir, il l’a fait avec une passion aimante ; “En fait, Paul a dit de ses convertis : “Vous êtes notre gloire et notre joie ! (1 Thessaloniciens 2:20.) A un autre endroit, il a dit : “Le désir et la prière de mon cœur à Dieu est qu’ils soient sauvés” (Romains 10:1). Ce n’est pas la voix de la bienveillance désintéressée. Le salut des autres était la joie et la passion de sa vie !” (p93)
Se laisser servir par Dieu pour sa gloire
Piper souligne également que Dieu cherche à nous servir, puisqu’il est glorifié en nous servant. Esaïe a noté que les faux dieux de son temps étaient servis par des humains et leur faisaient porter leurs fardeaux, tandis que son Seigneur portait les fardeaux de son peuple. Notre Dieu nous sert. Comme Paul le dit aux Athéniens dans Actes 17, Dieu n’a besoin de personne, Il ne cherche pas notre aide, Il est Celui qui est venu nous aider (Actes 17:25). Jésus, la représentation parfaite du Père, le Roi, n’est pas venu pour être servi mais pour servir (Marc 10:45). En priant, nous montrons cette confiance totale en Dieu, que Lui peut faire ce que nous ne pouvons pas faire pour Lui. Nous demandons, nous attendons, nous faisons confiance, Il accomplit. “L’étonnante bonne nouvelle impliquée dans le devoir de prière est que Dieu ne renoncera jamais à la gloire d’être notre Serviteur. “Aucun œil n’a vu un Dieu en dehors de toi, qui travaille pour ceux qui l’attendent.”” (Ésaïe 64:4)
Le Livre
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