Doit-on l’Ancien Testament à l’Église Catholique ? (ou la bible est-elle tombée du ciel ?)
Première partie : https://guideeparsagrace.com/leglise-catholique-bible/
Deuxième partie :
II .L’Ancien Testament
1.Vue d’ensemble :
Commençons par l’AT. L’AT est composé de 39 livres. Il a été écrit par une quarantaine d’auteurs. Il a été écrit sur une période de mille ans. Les livres de Moïse ont été écrits vers 1400 avant JC et le plus récent vers 400 avant JC. Le NT lui a été écrit en 70 ans environ 1https://www.biblegateway.com/blog/2016/02/when-was-each-book-of-the-bible-written/.
Il y a 3 sections dans l’Ancien Testament hébreu, qui est l’AT des juifs. Le canon hébreu comporte trois divisions : La Loi (la Torah), les prophètes et les écrits 2https://www.britannica.com/topic/biblical-literature/Old-Testament-canon-texts-and-versions. Jésus affirme lui-même cette division dans Luc 24 :44 3Puis il leur dit: “C’est là ce que je vous disais, étant encore avec vous, qu’il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes s’accomplît.” (Nous y reviendrons dans un instant).
2. La réception de l’AT :
L’AT a été reçue et reconnue par le peuple de Dieu, le peuple juif de l’époque et il a été reconnu de manière graduelle, au fur et à mesure que les textes ont été écrits. Nous pouvons lire dans l’AT lui-même comment ces textes ont été reçus.
Par exemple Josué 24:26-27 : « 26 Josué écrivit ces paroles dans le livre de la loi de Dieu. Il prit une grande pierre et la dressa là, sous le chêne qui était dans le lieu consacré à Yahweh. 27 Et Josué dit à tout le peuple : « Voici, cette pierre servira de témoin contre nous, car elle a entendu toutes les paroles que Yahweh nous a dites ; elle servira de témoin contre vous, afin que vous ne reniiez pas votre Dieu. »
On dit souvent que l’AT a été transmis oralement, par mémorisation. Mais ce n’est pas ce qui est dit, ils ont écrit immédiatement les choses que Dieu a dites et ils ont conservé ces écrits.
Par exemple 1 Samuel 10 :25 « 25 Alors Samuel exposa au peuple le droit de la royauté, et il l’écrivit dans le livre, qu’il déposa devant Yahweh ; puis il renvoya tout le peuple, chacun dans sa maison.»
Il y a de nombreux autres versets affirmant cela.
Le livre de Daniel nous donne plus d’informations à ce sujet. Daniel avait une copie de la de Loi Moïse et des Prophètes. Et il mentionne spécifiquement le nom du prophète Jérémie. Jérémie n’avait écrit que 70 ans auparavant.
Daniel 9 :2 « la première année de son règne, moi, Daniel, je portai mon attention, en lisant les livres, sur le nombre des années au sujet desquelles la parole de Yahweh avait été adressée au prophète Jérémie, et qui devaient s’accomplir sur les ruines de Jérusalem, soixante-dix ans.»
Daniel 9 :11 « Tout Israël a transgressé votre loi et s’est détourné pour ne pas écouter votre voix ; alors se sont répandues sur nous la malédiction et l’imprécation qui sont écrites dans la loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre lui.»
Ainsi, la loi de Moïse était à la disposition de Daniel, ainsi que les prophéties du prophète Jérémie. On voit que Jérémie était un prophète approuvé et que ses écrits avaient déjà été approuvés et conservés, seulement 70 ans plus tard. Il existe de nombreux autres versets dans lesquels l’Ancien Testament cite l’Ancien Testament. Les écrits historiques citent les prophètes, les prophètes citent les écrits historiques, les prophètes se citent et les prophètes citent la Loi et etc et etc. Donc parce que les Écritures, viennent de Dieu, qu’elles sont inspirées par Dieu, elles sont les Écritures dès qu’elles sont écrites. Et cela fut reçu et reconnu comme tel par les Juifs.
3. Les principes du canon
Mais ce qui est vraiment intéressant à noter, c’est qu’au début de l’Ancien Testament, Dieu donne à son peuple différentes manières de savoir quand un prophète parle en son nom ou quand un prophète ment.
Il y a quelques principes que Dieu donne pour permettre à son peuple de savoir quels livres doivent être considérés comme faisant partie des Écritures et quels livres ne doivent pas faire partie des Ecritures. Voyons ces trois principes 4https://biblethinker.org/how-we-got-the-ot-canon-evidence-for-the-bible-pt11/
1. Le test des prophéties
Le peuple de Dieu doit tester les prophéties, voir si les prophéties des prophètes se réalisent. Si elles ne se réalisent pas, ce n’est pas un prophète de Dieu. Deutéronome 18 :21-22 : « 21 Que si tu dis dans ton cœur : « Comment reconnaîtrons-nous la parole que Yahweh n’aura pas dite ? », 22 quand le prophète aura parlé au nom de Yahweh, si ce qu’il a dit n’arrive pas et ne se réalise pas, c’est là la parole que Yahweh n’a pas dite ; c’est par l’orgueil que le prophète l’a dite : tu n’auras pas peur de lui. »
En termes simples, si un prophète prophétise quelque chose et que cela ne se produit pas, il n’est tout simplement pas un prophète.
Les prophètes du temps de l’AT prophétisaient souvent des prophéties à court terme. Il y eut beaucoup de faux prophètes pendant le temps des exils, justement parce que le peuple de Dieu voulait désespérément des messages d’espoir. Des prophéties qui disaient que demain tout irait mieux. C’est pour ça que beaucoup de prophètes – de vrais prophètes de Dieu – furent mis à mort par le peuple, parce qu’ils prophétisaient ce que le peuple ne voulait pas entendre : que l’exil allait continuer et que cette épreuve allait permettre au peuple de se rattacher à Dieu.
Mais de par ces avertissements au début de l’AT, les hébreux savaient qu’ils devaient rejeter les prophètes qui prophétisaient de fausses prophéties Donc si un prophète prophétisait quelque chose et que cette prophétie se révélait fausse, ce prophète ne venait pas de Dieu.
Notez que de façon flagrante, les Témoins de Jéhovah ignorent ce principe. Beaucoup de fausses prophéties ont été annoncées par des dirigeants de la Tour de Garde depuis sa création. La première étant de Charles Taze Russell lui-même, le fondateur des Témoins de Jéhovah, qui annonça la fin de la bataille d’Armageddon en octobre 1914. Cette prophétie qui ne se réalisa pas fut suivie de beaucoup d’autres prophéties et pourtant l’organisation continua, trouvant à tâtons des façons d’expliquer leurs erreurs5https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverses_li%C3%A9es_aux_T%C3%A9moins_de_J%C3%A9hovah . Pourtant, la Bible l’enseigne clairement, si la prophétie d’un prophète s’avère être fausse, il est un faux prophète, rejetez-le. (-)Dieu ne se trompe pas et ne ment pas (Nombres 23 :19, Tite 1 :2, Hébreux 6 :18).
2. Le test de cohérence / d’uniformité / d’homogénéité
Le test de cohérence, on pourrait aussi dire le test d’uniformité ou d’homogénéité. Un prophète doit aussi être testé selon ce qui a déjà été prophétisé et enseigné. Donc même si un prophète prophétise quelque chose et que cela se produit, il y a un autre principe à appliquer, celui de cohérence.
Deutéronome 13 : 1-5 « 1 Toutes les choses que je vous prescris, vous les observerez en les mettant en pratique, sans y rien ajouter et sans en rien retrancher. 2 S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, 3 et que s’accomplisse le signe ou le prodige dont il t’a parlé en disant : « Allons après d’autres dieux, — des dieux que tu ne connais pas ! — et servons-les, » 4 tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur ; car Yahweh, votre Dieu, vous éprouve pour savoir si vous aimez Yahweh, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. 5 C’est après Yahweh, votre Dieu, que vous irez, c’est lui que vous craindrez ; vous observerez ses commandements, vous obéirez à sa voix, vous le servirez et vous vous attacherez à lui.»
En d’autres termes, si un prophète vient prédire quelque chose et que cela se produit, ne pensez pas automatiquement qu’il est envoyé de Dieu. Car s’il vous enseigne à faire ce qui est contraire à ce que Dieu a déjà dit, alors il n’est pas envoyé de Dieu. Si un prophète ou quelqu’un qui prétend parler de la part de Dieu vous apprend à faire quelque chose de contraire à ce que Dieu a déjà dit dans sa Parole, alors vous ne devez pas l’écouter, mais écouter Dieu. En effet les prophéties doivent être cohérentes avec ce qui a déjà été prophétisé. Dieu ne ment pas et ne change pas d’avis (Nombres 23 :19, Tite 1 :2, Hébreux 6 :18).
Dans Esaïe 8:19-20, on lit que le prophète Isaïe confirmé ce principe lorsqu’il dit :
«Quand ils vous diront : ” Consultez ceux qui évoquent les morts, et les devins qui murmurent et chuchotent, ” répondez : ” Un peuple ne doit-il pas consulter son Dieu ? Consultera-t-il les morts pour les vivants ? 20 À l’enseignement et au témoignage ! ” Si le peuple tient un autre langage, il n’y a point pour lui d’aurore. ” (-)*
Ici, le prophète Esaïe rappelle au peuple qu’ils ne doivent pas obéir à ce qui contredit ce que Dieu a déjà ordonné. Si un peuple ne s’attache pas aux paroles de Dieu, il n’y aura pas d’aurore pour ce peuple. Simplement, il n’aura pas de lumière pour eux. Dieu est lumière (1 John 1:5), la lumière est venue dans le monde mais les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière (Jean 3:19). S’ils consultent les morts et les devins plutôt que la parole de Dieu, il n’y a et il n’y aura pas de lumière pour eux. Les prophéties et les enseignements que le peuple de Dieu doit considérer comme venant de Dieu doivent être cohérents avec ce qui a déjà été prophétisé et enseigné.
Le principe de cohérence est très important. Il est important parce qu’il s’applique aussi bien dans l’AT que dans le NT. Parce que les deux viennent de Dieu et sont la Parole de Dieu, l’AT et le NT sont cohérents.
Alors ici je vais maintenant m’avancer un petit peu et parler du Nouveau Testament.
D’abord Jésus.
Jésus a lui-même appliqué et s’est soumis à ce principe. Jésus a dit qu’il n’est pas venu pour abolir la loi mais pour accomplir la loi (Mt 5 :17, Marc 1 :44). Il n’est pas venu apporter des enseignements nouveaux qui contrediraient l’AT, il est l’accomplissement de l’AT. Il savait que s’Il contredisait les enseignements de l’AT il serait rejeté par le peuple de Dieu et les enseignants de la Loi, et les Pharisiens, et de façon légitime. C’est pour ça qu’Il dit “je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l’accomplir”. (Matt 5:17). On lira ailleurs que Jésus est la fin ou la culmination de la loi (Romains 10 : 4). Les enseignements et la personne de Jésus Christ ne changent en rien l’AT, puisqu’en fait, c’est de Lui dont parle l’AT. Lisons les paroles que Jésus dit à ses disciples après Sa résurrection sur la route d’Emmaüs : « C’est là ce que je vous disais, étant encore avec vous, qu’il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes s’accomplît.” (Luc 24:44). C’est de Jésus dont parle tout l’AT. Il ne contredit en rien l’AT. Les Pharisiens étaient légitimes de questionner si Jésus contredisait les Écritures. Et Jésus Lui aussi les soumettait aux mêmes questionnements.
Lisons le début de Matthieu chapitre 15 :
“1 Alors des Scribes et des Pharisiens venus de Jérusalem s’approchèrent de Jésus, et lui dirent : 2 ” Pourquoi vos disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? Car ils ne se lavent pas les mains lorsqu’ils prennent leur repas. ” 3 Il leur répondit : ” Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu par votre tradition ? 4 Car Dieu a dit : Honore ton père et ta mère ; et : Quiconque maudira son père ou sa mère, qu’il soit puni de mort. 5 Mais vous, vous dites : Quiconque dit à son père ou à sa mère : Ce dont j’aurais pu vous assister, j’en ait fait offrande, — 6 n’a pas besoin d’honorer autrement son père ou sa mère. Et vous mettez ainsi à néant le commandement de Dieu par votre tradition. 7 Hypocrites, Isaïe a bien prophétisé de vous quand il a dit : 8 Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. 9 C’est en vain qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui ne sont que des commandements venant des hommes. “”
Les pharisiens reprochaient à Jésus de ne pas suivre certaines de leurs traditions. Ils pensaient que leurs traditions venaient de Dieu. Mais Jésus leur explique que non et il leur prouve pourquoi. Parce que leurs traditions transgressent les commandements de Dieu. Il donne un exemple en particulier d’une de leurs traditions qui est que si un homme au lieu de donner son argent à ses parents pour les assister, le donne en offrande, ne déshonore pas ses parents. Mais Jésus leur montre que cette tradition transgresse le cinquième commandement de la Loi de Moïse. “Honore ton père et ta mère, comme Yahweh, ton Dieu te l’a ordonné, afin que tes jours soient prolongés et que tu sois heureux dans le pays que Yahweh, ton Dieu, te donne.” (Deut 5:16)
Voyez comment Jésus remet en question leur tradition en les comparant avec ce qu’enseigne l’AT, les Écritures. Et Jésus leur donne l’exemple d’une de leurs traditions qui contredit la Loi de Moïse. Et puisque que l’une d’elle est en contradiction avec la Parole de Dieu, elles le sont toutes. Il leur explique que toutes ces traditions qu’ils suivent et imposent aux autres ne viennent pas de Dieu, mais sont des lois inventées par des hommes.*
Le problème n’était pas simplement que les Pharisiens avaient des Traditions, mais que leurs traditions contredisaaient les Écritures et qu’ils avaient élevé ces traditions au niveau des Ecritures. Jésus Lui, dans ce passage, élève les Écritures au-dessus de leurs traditions. *
Nous nous tournons maintenant vers le reste du Nouveau Testament.
Nous voyons que le même test est appliqué de nouveau dans le Nouveau Testament, par les premiers chrétiens. Dans Actes chapître 17. Nous allons lire le verset 10, 11 et 12 d’Actes 17.
“10 Les frères, sans perdre de temps, firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Quand ils furent arrivés dans cette ville, ils se rendirent à la synagogue des Juifs. 11 Ces derniers avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, examinant chaque jour les Ecritures, pour voir si ce qu’on leur enseignait était exact. 12 Beaucoup d’entre eux, et, parmi les Grecs, des femmes de qualité et des hommes en grand nombre, embrassèrent la foi.”
Paul et Silas vont à Bérée, et enseignent l’Evangile dans la synagogue de Bérée. Les Béréens qui entendent ces enseignements, examinent chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur enseignait était exact. Si les enseignements que Paul et Silas prêchaient contredisaient l’AT, alors ils ne les auraient pas accepté. Il fallait que l’Evangile passe le test de cohérence. Et en effet, Jésus est bien l’accomplissement de la Loi de Moïse et Son Evangile avait été annoncé d’avance à Abraham, comme Paul le dit dans Galates 3:8. L’Evangile passa le test de cohérence selon les Béréens, et ils embrassèrent la foi. C’est le test de cohérence. Dieu le donne à Son peuple comme un outil qu’ils doivent utiliser, pour savoir si ce qu’on leur affirme vient de Lui ou pas.
Nous avons vu que le peuple de Dieu devait tester les prophètes par leurs prophéties et ne devait pas accepter les prophéties et les enseignements qui contredisaient ce que Dieu avait déjà enseigné.
3.Les Écritures de l’AT ont été reçues par le peuple de Dieu pendant le temps de l’AT.
Un troisième principe à connaître est que les Écritures de l’AT ont été reçues par le peuple de Dieu pendant le temps de l’AT. Les prophètes n’ont pas été vérifiés par nous, nous n’étions pas là, mais par le peuple d’Israël dont nous avons hérité les Écritures de l’Ancien Testament. Comme nous l’avons lu plus tôt, la Bible enseigne que c’est au peuple juif que Dieu a confié les Ecritures de l’AT, dans Romains 3:2. Et comme nous venons de le voir, Dieu leur avait donné certains principes à suivre. Mais nous ne savons pas exactement pourquoi et comment chaque livre a été pleinement accepté. Il est évidemment fort possible que les Israélites en connaissaient plus que nous sur le contexte de ces livres. Avec la connaissance qu’ils avaient, ils ont reçu et reconnu les Ecritures de l’AT.
Certes nous avons eu besoin que le peuple de Dieu de l’époque, le peuple juif, reçoive et reconnaisse le canon de l’AT. Mais le fait qu’il l’ai reçu et reconnu ne signifie pas que nous devons nous soumettre au judaïsme ou qu’ils soient pour toujours infaillibles. Le fait qu’ils aient reconnu ce qui est infaillible, la Parole de Dieu, ne veut pas automatiquement dire qu’ils sont eux-mêmes infaillibles. C’est pourtant l’un des arguments les plus utilisés par les apologistes catholiques pour défendre l’autorité de l’EC. Ce que nous apprenons aussi de la Bible c’est qu’au moment où Jésus est venu, le canon de l’Ancien Testament était complet.
4.La fin de l’AT
Nous allons maintenant parler de la fin de l’Ancien Testament. Comment savoir quand cela s’est terminé ? C’est un autre sujet controversé entre catholiques et protestants. Je voudrais partager avec vous, en exposant ce que nous lisons dans les Écritures et dans des sources fiables, le point de vue protestant sur la fin de l’AT. On caricature souvent la position protestante en disant que les réformateurs ont enlevé des livres à l’AT, mais j’espère que vous verrez que ce n’est qu’une caricature.
Entre Malachie (environ 400 avant JC) et Jésus, quelque chose s’est produit. Dieu a arrêté de parler par l’intermédiaire des prophètes. Et nous avons 400 ans au cours desquels le judaïsme s’est développé et beaucoup de choses se sont produites pour les juifs qui étaient dispersés partout dans le monde. Des synagogues se sont développées, différents groupes religieux juifs se sont développés dont on entend parler dans le Nouveau Testament, les pharisiens et les sadducéens par exemple. Mais Dieu a cessé de parler par l’intermédiaire de ses prophètes pendant cette période. comment le savons-nous? Voici quelques façons de le savoir.
Façons de savoir où il se termine 6https://biblethinker.org/how-we-got-the-ot-canon-evidence-for-the-bible-pt11/ :
4.a Jésus.
Jésus lui-même faisait beaucoup référence à l’Ancien Testament, et il l’appelait souvent la Loi et les Prophètes, le divisant ainsi en 2 sections (Matt 7:12, Matt 22:40). Mais il a aussi, après sa résurrection, parlé de l’Ancien Testament comme la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. Comme on a lu tout à l’heure, de Luc 24:44 :
« Puis il leur dit : « C’est là ce que je vous disais, étant encore avec vous, qu’il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes s’accomplit . »
Donc ici, il divise l’AT en 3 parties. Ce qui est la façon juive de diviser l’AT. Les juifs ont le même AT que les Protestants, mais ce n’est pas dans le même ordre, parce que c’est divisé différemment. La Loi : de Genèse à Deutéronome, Les Prophètes : de Josué au 12 « petits » prophètes (dans le sens que leurs écrits sont courts), et, les Écrits : qui comprennent poésie et livres historiques et qui commencent aux Psaumes et finissent à 2 Chroniques. L’AT juif n’a pas les livres dit « apocryphes » ou « deutérocanoniques », que les Bibles catholiques ont.
Jésus affirme également à nouveau cet Ancien Testament juif dans Matthieu 23:35. Jésus réprimande les Pharisiens et dit : « 35 afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel.» Il parle des martyrs juifs, en commençant par Abel dans la Genèse et en terminant par Zacharie qui se trouve dans 2 Chroniques, le dernier livre de l’Ancien Testament juif. Si vous regardez comment l’AT juif est organisé, vous voyez bien qu’il parle du premier et du dernier livre. Jésus ne fait pas référence aux martyrs tués dans les livres « deutérocanonique » comme celui de 2 Maccabées. Il ne tient pas compte de la période intertestamentaire.
4.b Jésus et des pharisiens.
Une autre façon de savoir que le canon était fermé, est que Jésus, bien qu’il ait débattu de nombreux sujets avec les pharisiens, n’a jamais débattu du canon. Il a cité les Écritures et ils ont cité les Écritures, mais aucun d’eux n’ont dit « Mais non, ça ce n’est pas dans les Écritures ». Ils semblent, à cette époque, qu’il y avait un accord commun entre tous les Juifs sur la composition des Écritures. Il n’y a pas eu de controverse entre Jésus et les pharisiens au sujet du canon. L’AT était complet et avait été reçu et reconnu.
4.c Des livres apocryphes.
Alors que sont ces livres apocryphes ou deutéronomiques ? Le mot apocryphe est utilisé par les protestants et signifie « caché », mot inventé par saint Jérôme, tandis que le mot deutérocanonique signifie « deuxième canon » et est utilisé par les catholiques. Ces livres sont inclus dans l’Ancien Testament catholique mais pas dans l’Ancien Testament protestant.
Qu’est-ce que sont ces livres ? Il s’agit d’une collection de livres écrits au cours des quatre siècles entre l’Ancien et le Nouveau Testament, donc avant l’époque de Jésus. Bien qu’ils ne soient pas canoniques, ils sont historiquement utiles pour comprendre l’histoire d’Israël entre l’A et le NT.
L’une des raisons pour lesquelles il y a tant de débats à leur sujet est que ces livres ont été inclus dans la traduction grecque de l’Ancien Testament que les Juifs ont appelée la Septante. Quand est-ce que les livres apocryphes ont été intégrés à la Septante fait débat, on ne sait pas avec certitude 7https://www.evidenceunseen.com/world-religions/roman-catholicism/the-apocrypha/why-are-the-apocrypha-in-the-septuagint/. Toujours est-il qu’ils finirent par y être inclus. La Septante devint très populaire notamment parmi les Chrétiens, dans le temps du NT et après, puisqu’en grec. Mais l’AT hébreu ne contient pas les livres apocryphes. Les livres apocryphes/deutérocanoniques était traités avec respect par les juifs, mais ne furent pas ajoutés au canon, (comme nous avons pu le voir par Jésus lui-même.)
Nous pouvons lire dans ces livres eux-mêmes que Dieu avait cessé de parler à cette époque et que le canon était déjà clos.
Ainsi par exemple dans le livre du Siracide, écrit vers 200 avant JC, dans le prologue de ce livre, nous avons 3 références aux 3 sections de l’Ancien Testament. Le canon juif de l’Ancien Testament 8https://www.bible.com/fr/bible/504/SIR.1.BCC1923. Il semble donc que le canon existait déjà et était déjà divisé de cette façon bien avant la venue du Christ.
On peut aussi conclure que l’AT était terminé grâce à 1 Macchabées. Nous lisons dans 1 Macchabées 9 :27 : «27 Et Israël fut affligé d’une grande tribulation, telle qu’il n’y en avait pas eu de pareille depuis le jour où il ne parut plus de prophète en Israël. » Dans 1 Macchabées , écrit vers 150 avant JC, il est dit que c’est un fait reconnu que les prophètes n’apparaissaient plus en Israël. Les Juifs de l’époque comprenaient et savaient que Dieu ne parlait plus par l’intermédiaire des prophètes. Et ils attendaient que quelque chose d’important se produise, mais rien ne s’était encore produit.
En fait, aucun des auteurs des livres apocryphes ne s’est identifié comme prophète. Parce que Dieu s’était arrêté de parler à Son peuple à travers les prophètes.
4.d. Les livres apocryphes et le canon
Les livres apocryphes ont-ils toujours été reconnus comme canoniques ?
Il est également intéressant de voir que dans l’histoire de l’EC, les livres apocryphes et leur canonicité n’étaient pas quelque chose sur laquelle tout le monde était d’accord. Bien sûr, il y a eu des gens tout au long de l’histoire qui les considéraient comme faisant partie des Écritures, mais il y a eu également des débats à ce sujet et de nombreux dirigeants éminents de l’Église étaient en désaccord sur ce point. Mais la canonicité des livres apocryphes est devenu une doctrine Catholique sur laquelle aucun catholique ne peut être en désaccord depuis le concile de Trente en 1546, lorsque pour la première fois lors d’un concile œcuménique, le canon des Écritures a été défini.
1.Jérôme
Par exemple saint Jérôme qui a traduit la Bible en Latin, la Vulgate, vers 400 après JC, ne considérait pas ces livres comme faisant partie des Écritures. Il a traduit la Septante grecque en latin. Il a traduit les livres apocryphes en latin car ils étaient dans la Septante qu’il utilisait. Mais il a écrit dans son prologue que ces livres ne faisaient pas partie des Saintes Écritures, qu’ils n’étaient pas canoniques 9https://www.choisislavie.com/apocryphes-bible-vulgate.php#.
On lit dans son prologue, traduit du latin (pour ne citer que deux passages) 10https://www.thelatinlibrary.com/bible/prologi.shtml :
“Ce prologue des Écritures, comme un début casqué, peut convenir à tous les livres que nous traduisons de l’hébreu en latin, afin que nous puissions savoir que tout ce qui est en dehors de ceux-ci doit être mis de côté parmi les apocryphes. C’est pourquoi la Sagesse, qu’on attribue communément à Salomon, et le livre du Siracide, fils de Jésus, et Judith, et Tobie, et le Berger, ne sont pas dans le canon. J’ai trouvé le premier livre des Macchabées en hébreu, le second est en grec, ce qui peut être prouvé par la phrase elle-même.(…) Ainsi donc, de même que l’Église lit les livres de Judith, de Tobie et des Macchabées, mais ne les reçoit pas parmi les écrits canoniques, de même ces deux volumes sont lus pour l’édification du peuple, non pour la confirmation de l’autorité de dogmes ecclésiastiques.”
En fait, il a inventé le terme et la catégorie apocryphe. Qui veut dire ‘caché’. Il semble qu’il ait reçu ce terme des juifs, ils utilisaient ce terme pour désigner des livres qui n’étaient pas des Écritures mais qui étaient des livres utiles et qui étaient mis de côté pour les conserver. Il était difficile et coûteux de fabriquer des livres à l’époque, ils étaient donc mis de côté comme s’ils étaient cachés 11Même s’ils n’étaient pas considérés comme des Écritures, ils n’étaient ni brûlés ni retirés du canon, mais conservés. Les livres n’étaient généralement pas brûlés ou détruits à l’époque. C’est pour cela que Saint Jérôme les appela apocryphes.
2.‘Glossa Ordinaria’
Un autre exemple est que la ‘Glossa Ordinaria’, qui était une Bible d’étude au Moyen Âge, et qui était souvent citée et tenue en haute estime, faisait référence aux apocryphes de la même manière. Dans le prologue de cette Bible d’étude, le jugement de Saint Jérôme est répété. Tous les livres apocryphes qui sont inclus dans la ‘Glossa Ordinaria’, mais chacun est introduit par : « n’est pas dans le canon ».
Vous pouvez consulter l’encyclopédie catholique pour voir l’importance de cette Bible d’étude et vous pouvez également consulter mes sources 12http://greenspun.com/bboard/q-and-a-fetch-msg.tcl?msg_id=00CAiy pour voir la ‘Glossaria Ordinaria’ et voir sa traduction.
3.Pape Grégoire
Il existe de nombreux autres exemples de dirigeants catholiques qui étaient en désaccord sur les apocryphes à travers les âges, notamment le pape Grégoire le Grand. Il fut pape de 590 à 604 après J.-C. Dans son commentaire biblique sur le Livre de Job13https://fr.wikipedia.org/wiki/Morales_sur_Job, qu’il termina lorsqu’il était pape, il déclara que le livre des Premiers Macchabées n’était pas canonique 14Livre 19 chapitre 34
http://www.lectionarycentral.com/GregoryMoralia/Book19.html .
Les livres apocryphes conclusion
Mais je pense que globalement, les livres apocryphes ne sont pas des livres d’une très grande importance. Si vous êtes protestants, je vous encourage à les lire. Vous les trouverez facilement dans une Bible catholique. Ces livres ne sont pas riches en théologie et n’apportent que très peu de soutien aux doctrines catholiques. Ce sont des livres entre l’A et le N Testament, donc avant l’arrivée de Jésus 15Nous avons vu comment les auteurs de l’Ancien Testament se sont cités les uns les autres à plusieurs reprises et avec quelle rapidité les livres ont été acceptés dans le canon.Nous avons vu comment les auteurs de l’Ancien Testament se sont cités les uns les autres à plusieurs reprises et avec quelle rapidité les livres ont été acceptés dans le canon. Ce n’est pas comme s’il s’agissait de livres datant de l’époque de Jésus où nous lirions qu’il nous instruirait de vénérer sa mère et les saints apôtres et que son corps devrait prendre la forme d’une hostie. Ce serait toute une autre histoire. Et leur canonicité serait de la plus haute importance. Mais en réalité, lorsqu’il s’agit de livres apocryphes, ils ne soutiennent pas beaucoup les doctrines catholiques. Ils nous donnent des détails sur la vie des Juifs avant l’arrivée de leur Messie et il n’y a rien de mal à les lire. Mais la raison pour laquelle ces livres sont importants pour les apologistes catholiques est la question d’autorité. C’est lié à l’affirmation de l’Église catholique d’avoir établi le canon de la Bible. Il ne s’agit pas d’un débat sur les livres eux-mêmes, mais sur l’autorité de l’Eglise Catholique*.
Comme nous l’avons vu précédemment, les Écritures sont inspirées de Dieu, sont la Parole de Dieu, et elles le sont dès qu’elles sont écrites, le rôle que Dieu a donné à Son peuple, les juifs pour l’AT et les Chrétiens pour le NT n’est pas d’établir les Écritures mais de les reconnaître et de les recevoir.
5. Ancien Testament Conclusion :
Dans cette première section, nous avons vu le développement du canon de l’Ancien Testament.
De par les textes de l’AT, des livres intertestamentaux et du NT, nous avons conclu que les Écritures de l’Ancien Testament ont été écrites et acceptées comme canoniques par les Juifs avant l’arrivée de Jésus*.
Nous avons vu les principes que Dieu a donnés à son peuple au début de l’Ancien Testament pour leur permettre d’accepter ou de refuser les prophéties et les textes qui leur étaient transmis.
Nous avons vu les raisons qui nous poussent à croire que le canon de l’Ancien Testament se termine environ 400 ans avant l’arrivée de Jésus.
En conclusion, ce que nous pouvons noter de plus sur le développement de l’AT en rapport avec le développement du canon de la Bible, c’est que les juifs n’avaient pas une institution infaillible qui devait définir les Ecritures et qui devait les interpréter. Donc cette idée que l’EC serait une institution infaillible qui définit et interprète la Bible, n’a pas de précédent dans l’AT et comme nous le verrons, ce n’est pas non plus enseigné dans le NT.
Nous allons maintenant examiner le développement du canon du NT.
Le prochaine vidéo ainsi que le prochain article sera publié en février.