Dans l’article précédent, nous avons exploré les meilleurs arguments en faveur de l’existence de Dieu, ce qui nous amène au théisme. Mais maintenant nous allons plus loin, et voir les arguments pour la résurrection de Jésus Christ, ce qui nous amène au Christianisme.
La résurrection de Jésus-Christ est l’événement central de la foi chrétienne, l’apôtre Paul écrivant même : “si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine” (1 Corinthiens 15:14). La résurrection n’est pas un simple miracle comme un autre ; c’est l’événement qui valide tout ce que Jésus a dit et fait. C’est la preuve qu’il n’était pas simplement un enseignant ou un prophète parmi d’autres, mais qu’il est celui qu’il dit qu’il est. C’est la raison pour laquelle Pâques est une fête chrétienne si importante : il ne s’agit pas en fait d’œufs et de lapins en chocolat, mais de la victoire de Jésus Christ sur la mort et le péché.
L’historicité de la résurrection de Jésus Christ a fait l’objet de nombreux débats et recherches. Parmi les nombreux chercheurs et théologiens qui ont contribué à cette discussion, le Dr William Lane Craig se distingue par ses arguments rigoureux et persuasifs. Voyons les trois arguments qu’il présente.
1. Le tombeau vide
L’une des preuves les plus importantes de la résurrection est le tombeau vide. Selon les Évangiles, Jésus après sa mort, a été enterré dans un tombeau appartenant à Joseph d’Arimathie, membre du Sanhédrin juif. Mais le tombeau a été découvert vide le dimanche matin, après le jour du Shabbat. Il est ensuite apparu à plusieurs personnes sur une période de 40 jours. La découverte du tombeau vide est rapportée dans les quatres évangiles (Matthieu, Marc, Luc et Jean) ainsi que dans la première lettre de Paul aux Corinthiens. Ces écrits sont des récits du 1er siècle, basés sur des témoignages oculaires, ils ont été rédigés peu de temps après la mort et la résurrection de Jésus Christ, et font partie des premiers écrits chrétiens.
Les 4 évangiles rapportent que ce sont des femmes qui ont été les premières témoins de la résurrection de Jésus Christ. Dans le contexte culturel de l’époque, le témoignage des femmes n’était pas pris au sérieux. Dans les lois juives, le témoignage d’une femme était souvent considéré comme moins fiable que celui d’un homme. Les lois juives qui sont dans la Bible stipulent qu’un seul témoin ne suffit pas pour établir la culpabilité d’une personne* mais ne dit pas explicitement que ces personnes doivent être des hommes. Cependant, on sait que dans le contexte historique de l’époque, ces témoins étaient censés être des hommes.
Les femmes étaient généralement exclues du rôle de témoins dans les affaires judiciaires, civiles que pénales, ainsi que dans les rituels religieux. Par exemple, dans le Talmud (une compilation de discussions et d’interprétations rabbiniques de la Torah), il est noté que « les paroles de la Torah ne doivent pas être confiées aux femmes » (Sotah 19a), reflétant les attitudes culturelles de l’époque.
Dans ce contexte culturel là, inventer que des femmes auraient été les premières témoins de l’événement central de tout le Christianisme aurait été complètement contre-productif. Si l’histoire du tombeau vide était une invention des premiers chrétiens, il est improbable qu’ils auraient choisi des femmes comme principaux témoins. Le fait que dans les 4 évangiles ce sont des femmes qui découvrent le tombeau vide nous montre bien qu’il ne s’agit pas d’une histoire inventée mais bien d’un récit authentique des événements.
2. Apparitions post-mortem
Les apparitions de Jésus après sa mort sont un argument de plus pour prouver sa résurrection. D’après le Nouveau Testament, Jésus est apparu à plusieurs personnes et groupes de personnes après sa mort. Ces apparitions sont mentionnées dans plusieurs sources, dans les Évangiles, dans le livre des Actes, dans une lettre de l’apôtre Paul aux Corinthiens, et dans le livre de l’Apocalypse.
Le témoignage écrit le plus ancien des apparitions Jésus Christ après sa résurrection se trouve dans la première lettre de Paul aux Corinthiens. Dans 1 Corinthiens 15:3-8, Paul cite un credo chrétien primitif qui énumère plusieurs apparitions de Jésus ressuscité, notamment à Pierre, aux Douze apôtres et à plus de 500 personnes à la fois. Ce credo remonte à quelques années après la mort de Jésus.
Les apparitions de Jésus ont eu lieu dans divers contextes et à différents individus et groupes.
Voici la liste de toutes les apparitions de Jésus Christ après sa mort :
- À Marie de Magdala : Marc 16:9-11 ; Jean 20:11-18
- Aux femmes revenant du sépulcre : Matthieu 28:8-10
- À Pierre : Luc 24:34 ; 1 Corinthiens 15:5
- Aux deux disciples sur le chemin d’Emmaüs : Marc 16:12 ; Luc 24:13-32
- Aux dix apôtres, en l’absence de Thomas : Luc 24:36-43 ; Jean 20:19-23
- Aux onze apôtres, Thomas compris : Jean 20:26 ; 1 Corinthiens 15:5
- À sept disciples au bord du lac de Tibériade : Jean 21
- Aux onze disciples sur une montagne en Galilée : Matthieu 28:16-20
- À plus de cinq cents frères à la fois : 1 Corinthiens 15:6
- À Jacques, le frère du Seigneur : 1 Corinthiens 15:7
- Aux apôtres et aux disciples sur le mont des Oliviers avant son ascension : Marc 16:19-20 ; Luc 24:44-53 ; Actes 1:3-12
- À Étienne, avant qu’il soit lapidé : Actes 7:55-60
- À Saul de Tarse sur le chemin de Damas : Actes 9:3-8 ; 1 Corinthiens 9:1 ; 15:8
- À Jean sur l’île de Patmos : Apocalypse 1:10-18
Le nombre et la diversité de ces apparitions, tant en termes de personnes impliquées que de lieux, renforce l’argument selon lequel il ne s’agit pas d’une fabrication, mais bien de témoignages véridiques. Il ne s’agit pas d’une ou deux personnes qui affirmait avoir vu Jésus après sa résurrection, mais d’un nombre étonnant de personnes, dans des lieux et des contextes différents.
En revanche, si on prend la religion musulmane par exemple, les preuves de la vision de l’ange Gabriel par Mahomet ne sont pas comparables. En effet, il n’y avait aucun témoin de cet événement en dehors de Mahomet lui-même. Selon la tradition islamique, la première révélation aurait eu lieu alors que Mahomet se trouvait seul dans la grotte de Hira, où l’ange Gabriel lui serait apparu et lui aurait ordonné de « lire » (Coran 96:1-5)1 Cette absence de témoignage contraste fortement avec les multiples attestations indépendantes des apparitions post-mortem de Jésus.
On pourrait faire le même parallèle avec la religion Mormone. Dans cette religion, les apparitions de Joseph Smith, le fondateur du mouvement, manquent de témoignages. Joseph Smith a affirmé avoir eu des visions de Dieu le Père et de Jésus-Christ, ainsi que de l’ange Moroni, qui lui aurait révélé l’emplacement des plaques d’or contenant le Livre de Mormon. Cependant, ces témoignages de ces apparitions proviennent principalement de Joseph Smith lui-même et de quelques associés, ce qui rend difficile la vérification de leur authenticité. Mais pour ce qui est de Jésus Christ, les témoignages ne manquent pas, témoignages d’individus et de groupes d’individus, et même de personnes non chrétiennes et sceptiques.
En effet, certaines des personnes qui ont déclaré avoir vu Jésus ressuscité étaient initialement sceptiques, voire hostiles à l’idée de sa résurrection. Par exemple, Paul était un juif de la secte des pharisiens qui persécutaient des chrétiens quand Jésus lui est appartu sur la route de Damas (Actes 9:3-6). Il y a aussi Jacques, le frère de Jésus, qui n’était pas un disciple de Jésus pendant son ministère, comme on le lit dans l’Evangile de Jésus (Jean 7:5) mais qui après avoir vu Jésus ressuscité est devenu un dirigeant de l’église chrétienne primitive (1 Corinthiens 15:7, Galates 1:19). Les témoignages de ces deux sceptiques apportent un soutien supplémentaire à l’authenticité des apparitions de Jésus.
3.L’origine de la croyance des disciples
Le troisième argument majeur en faveur de la résurrection est l’origine de la croyance des disciples en la résurrection. Les disciples étaient des Juifs pratiquants qui voyaient en Jésus leur Messie tant attendu mais qui avaient toutes les raisons de croire que sa crucifixion marquait la fin de leurs espoirs. Pourtant, peu de temps après sa mort, ils ont commencé à proclamer que Jésus était ressuscité des morts*. Non seulement ces disciples ont prêché sa résurrection mais ils ont aussi souffert pour cela. Les apôtres de Jésus ont enduré de grandes souffrances et, pour la plupart, ont été martyrisés pour leur foi. Par exemple, Jacques, le frère de Jean, a été décapité à Jérusalem, devenant ainsi le premier apôtre à mourir en martyr. Pierre a été crucifié la tête en bas à Rome, car il se sentait indigne de mourir de la même manière que Jésus. André, le frère de Pierre, a été crucifié en Grèce sur une croix en forme de X, pour ne citer que quelques exemples. La volonté des disciples de souffrir la persécution et même le martyre pour leur croyance en la résurrection montre à quel point ils étaient convaincu de la véracité de cet événement. Les gens ne sont généralement pas prêts à mourir pour quelque chose qu’ils savent être faux. Le fait que les disciples aient été prêts à endurer de telles épreuves suggère qu’ils croyaient sincèrement en la résurrection et que ce n’était pas une fabrication.
Conclusion
En conclusion, le tombeau vide découvert par des femmes, les apparitions diverses et nombreuses de Jésus ressuscité, et la volonté de ses disciples de souffrir et même de mourir pour leur Messie ressuscité, indiquent tous que la résurrection réelle de Jésus Christ est la meilleure explication des faits historiques. Comme l’ont soutenu le Dr William Lane Craig et d’autres chercheurs, la résurrection de Jésus n’est pas seulement une question de foi, mais aussi une conclusion appuyée par des preuves historiques.