Tiré du témoignage du pasteur Andrew J. Abraham sur Youtube (en anglais) : https://youtu.be/99P9DKEcB8E?si=jbGZybbCmXrK94YP
Enfance
J’ai grandi dans une famille catholique dévouée, j’ai fréquenté écoles et lycée catholiques et je servais comme enfant de chœur pendant les offices religieux. A l’école j’avais des difficultés scolaires, j’avais de mauvaises notes mais mon expérience à l’autel de l’église était quelque chose que j’aimais beaucoup, qui me donnait de la confiance en moi. J’aimais tellement faire mes tâches à l’église que j’en développais un désir pour le travail ecclésiastique. Je m’immergeais alors, bien que très jeune, dans la lecture de l’histoire de l’Église, de la théologie et des saints de l’Eglise Catholique. Très tôt je parlais même de mon désir de devenir prêtre à ma famille, mes amis et aux prêtres de ma paroisse.
La prêtrise
Je me suis ensuite engagé à l’armée, ce qui m’aida par la suite à rentrer dans la prêtrise. Mon service dans l’armée de réserve m’apporta une précieuse expérience de vie, ainsi que mon service à l’étranger pendant le conflit en Irak, qui renforça ma confiance en moi. De retour chez moi, grâce aux recommandations de mes supérieurs à l’armée, et ce malgré mes mauvaises notes, j’ai pu postuler au séminaire, où le diocèse me donna une chance malgré mon mauvais dossier scolaire au lycée. J’ai étudié au séminaire collégial la théologie et les études religieuses. Puis j’ai poursuivi mon éducation assidûment, obtenant finalement une maîtrise en divinité. En avril 2000, je fus ordonné prêtre, un grand moment de joie pour moi.
Cependant, la prêtrise a apporté son lot de défis. La charge de travail était exigeante, et la solitude pesait lourdement sur moi. Malgré des années de préparation à la chasteté, je n’étais pas à l’aise avec cette décision. J’avais du mal à supporter la solitude et je ne pensais pas y arriver toute ma vie. Les conversations avec l’évêque au sujet de mes doutes n’étaient pas fructueuses, et j’ai finalement dû quitter le sacerdoce, retournant vivre chez mes parents. J’ai dû faire face à la panique de devoir trouver une nouvelle carrière et de vivre une vie différente de ce que j’avais toujours souhaité. Puisque j’avais un grand intérêt pour la littérature classique et la poésie, j’ai décidé de devenir professeur d’anglais.
La rencontre
J’ai déménagé à St. Louis, dans le Missouri, pour poursuivre des études de troisième cycle à l’université de Saint-Louis, une institution jésuite. Ma passion pour Shakespeare et la poésie a alimenté mes études universitaires. J’ai dû aussi prendre divers emplois, j’ai notamment travaillé dans un refuge pour sans-abri. Pendant cette période, j’ai rencontré ma femme, une méthodiste ayant une forte foi chrétienne, mais pas forcément attachée à la tradition méthodiste.
Malgré l’expérience difficile que j’avais vécu en tant que prêtre, j’avais l’intention de rester catholique toute ma vie. Mais quand j’étais à l’université, j’ai rencontré des luthériens dévoués qui m’ont incité à explorer leur foi. Pendant cette période, j’assistais à la fois à la messe catholique et aux services luthériens. Dans la masse luthérienne, je trouvais une fraternité et une stimulation intellectuelle qui me poussaient à continuer d’étudier leur tradition. A cette époque là le pasteur de l’église luthérienne et moi parlions souvent ensemble et il me posait des questions qui me faisaient mettre en doute mes convictions catholiques. A cette époque là aussi, un film sur Martin Luther sorti au cinéma. Un ami me conseilla d’aller le voir et le film me permit de voir Martin Luther sous une nouvelle perspective. J’avais toujours vu Martin Luther sous un angle catholique, le voyant comme un homme aigri et en colère, mais le film me permit de reconsidérer ce stéréotype.
J’ai alors commencé à lire la théologie de Luther. C’est en me plongeant dans la théologie luthérienne que j’ai vécu un profond changement. Les enseignements de Luther que je lisais illuminaient les enseignements de la Bible sur l’amour de Dieu, l’expiation du Christ et l’Évangile d’une manière que je n’avais pas saisie auparavant. Ce que j’apprenais m’apportait beaucoup de joie, mais j’avais aussi le sentiment d’avoir raté quelque chose. Cet Évangile, cette bonne nouvelle, m’avait été caché pendant toutes ces années, et finalement après toutes ces années, j’expérimentais enfin la joie de mon salut. Je m’étais tellement éloigné de Rome (l’Église catholique) que je sentais que je ne pourrais plus y revenir. Ma femme et moi avons alors décider de rejoindre une église luthérienne et nous avons suivi une instruction privée avec le pasteur. Deux semaines avant notre mariage, nous sommes officiellement devenus luthériens.
Le ministère
Peu de temps après la naissance de notre fils, une infirmière m’a reconnu comme étant le père Andrew; l’ancien prêtre catholique de sa paroisse. C’était plutôt amusant de rencontrer des gens qui me connaissaient dans mon rôle de prêtre alors que j’étais avec ma femme et mon fils nouvellement né. Cette infirmière m’a expliqué combien mon ministère dans cette paroisse l’avait béni. Ma femme m’a surpris en me suggérant d’envisager de retourner au ministère. Je n’avais jamais envisagé cette possibilité, mais en en parlant avec mon pasteur j’ai commencé à y réfléchir sérieusement. J’ai alors pris la décision de reprendre les études pour réintégrer le ministère, une décision que je considère comme l’une des meilleures que j’aie prises. Servir en tant que pasteur m’apporte un bonheur immense : c’est gratifiant et toujours agréable. Bien que des jours difficiles existent, je n’ai jamais eu une mauvaise journée dans le ministère. La connaissance que le Christ m’a appelé à le représenter par le biais du ministère me pousse à travailler avec détermination.
Ce qui me captive le plus, ce sont les doctrines qui m’ont permis de connaître la liberté en Christ. En tant que protestant, je transmets le don gratuit et gracieux du salut aux autres pêcheurs par le biais de Jésus-Christ. Ayant expérimenté le salut sans conditions et sans crainte du purgatoire, je ne pourrais jamais retourner à l’Église catholique. Bien que je respecte sa mission, je ne reviendrais pas à l’Église de Rome. Dans le catholicisme, la certitude du salut est découragée, ce qui contraste fortement avec le protestantisme. Ici, mon salut repose uniquement sur l’obéissance parfaite du Christ à Son Père, pas sur la mienne. Je chéris cette vérité et serais même prêt à mourir pour elle.
Pour voir le témoignage en entier :
Témoignage du pasteur Andrew J. Abraham sur Youtube (en anglais) : https://youtu.be/99P9DKEcB8E?si=jbGZybbCmXrK94YP